Khadizah Oumar: La nouvelle princesse du sahel


La jeune fille de 16 ans vient de commettre un album  qui conseille, console et encourage la jeunesse nordiste.

la princesse
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C’est à n’en point douter une nouvelle voix qui fera date qui vient  de voir le jour sur la scène musicale nord-camerounaise. Si la jeune Khadizah est encore peu connue des mélomanes des rythmes propres à la région, cela ne saurait durer davantage. Car grâce à son tout premier vrai album qui a pris corps il y’a quelques jours seulement, la jeune fille du collège Montesquieu où elle fait première, fera danser plus d’un, d’autant plus que les rythmes sont des plus variés. Toujours est-il que la jeune fille, qui se veut la plus naturelle, s’est longuement attardé dans cet opus de 11 titres, à conscientiser une jeunesse, mais également une société qu’elle considère comme étant à la dérive. « Je m’adresse à la jeunesse qui semble-t-il, n’a pas toujours conscience des réalités de la vie. Elle cède à la première difficulté rencontrée, elle tombe dans les illusions, dans les tromperies de certains adultes à la moralité reprochable… Et elle finit dans la plus part des cas dans une situation regrettable pour la vie », explique-t-elle en parlant du titre de l’album même, Duniya sey mugnal.  

Pour ceux qui l’ont suivi de près, le petit parcours de la jeune Khadizah était bien prévisible. Il y’a pas si longtemps, elle remportait un prix au Festival des Arts et du Théâtre pour l’Enfant Africain. De même que son vidéogramme « Nda Sida » lui a permit de faire  ses premières marques. Des marques qui vont conduire la jeune originaire de l’Extrême-Nord sur d’autres podiums tout aussi importants, notamment en Guinée Equatoriale. Elle se souvient justement de ce pays et dit merci à travers un titre, Gracias señor. « Je dis merci à un ami de mon père qui a apprécié ma musique et m’a invitée en Guinée équatoriale. J’ai visité le pays, je l’ai aimé, il est beau, se modernise à grande vitesse », raconte celle qui se revendique comme princesse.

Mais Khadizah n’oublie pas pour autant les véritables problèmes qui minent le continent. Dans son titre « Pourquoi moi ? », elle confie déplorer les tristes réalités que l’africain vit dans son propre continent. « Tous les maux sont sur lui. La gestion de ses ressources naturelles, la politique, la justice… sont entre les mains des maîtres occidentaux sous le couvert de la coopération. Le blanc s’installe en Afrique partout où il veut et comme il veut, il règne comme roi et quand les jeunes africains, chassés par la pauvreté, tentent d’aller en Europe, ils sont repoussés ou jetés à la mer. Ils bafouent les règles de la démocratie en chassant ou faisant assassiner les chefs qui ne se soumettent à leur politique destructive du continent. Ils aident d’autres à grimper ou à se maintenir au pouvoir parce qu’ils leur laissent les champs libres à toute forme d’exploitation. Ils instaurent petit à petit le pouvoir dynastique dans le continent », conclut-elle sous un air très rebelle. Un air qui rompt pourtant avec les mélodies berceuses que ses arrangeurs ont su lui concocter à travers tout l’album.

                                                                                                                                                                   David Wanedam

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